Le Festival du Film Libanais de France (4e édition) aura lieu pour la première fois pendant une semaine du 13 au 20 octobre 2024 au Cinéma Lincoln.

Environ 40 projections, dont 11 avant-premières, seront à l’affiche mêlant, longs-métrages, documentaires et fictions avec des genres très variés.

25 films sont en compétition dont Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues de Wissam Charaf.

Le jury sera présidé par la réalisatrice franco-libanaise Danielle Arbid (marraine de cette édition) connue pour Dans les champs de bataille, Beyrouth hôtel, Peur de rien ou plus récemment Passion simple. Elle sera aux côtés de Chloé Mazlo (Sous le soleil d'Alice), Christophe Chêne-Cailleteau, Katia Saleh et Noel Keserwany (Les chenilles).

Les thèmes abordés lors du festival sont assez diversifiés, et vont de l’exil à la santé mentale, en passant par la sexualité, la crise sociale et environnementale, la guerre, la mémoire, les migrants, les liens familiaux, la révolution citoyenne et la place de Beyrouth.

Cet évènement sera accompagné d’une multitude d’échanges avec les équipes des films présentes sur place, des experts en cinéma ou encore des militants autour des œuvres projetés et des thématiques phares du Festival comme la représentation de l’exil et de la guerre civile libanaise dans le cinéma ou encore sur les séries B libanaises.

Le Festival propose aussi une exposition Au Fil du Temps, L’art de la photographie cinétique organisée ELFAN du 14 au 20 octobre (entrée libre).

Comme le relève Sarah Hajjar, président du FFLF, ce festival sera l’occasion de « débattre, partager [et de nous] rassembler en soutien aux cinéastes et au Liban […] dans une région déchirée par la guerre et les crises successives, le cinéma reste un refuge et un pont, capable de raviver l’espoir, transcender les différences et nous rappeler notre humanité commune ». 



Parmi les films qui seront projetés, citons :

- La comédie dramatique Arzé (en ouverture à l'Institut de Monde Arabe et projeté lors du Festival) de Mira Shaib avec Diamand Abou Abboud.

- La comédie déjantée Low Budget Heist de Mahdi Kandyl avec Carole Abboud et Majdi Machmouchi.

- Le documentaire Diary from Lebanon de Myriam El Hajj qui fut projeté en première lors de la Berlinale 2024 et a remporté le Grand Prix du film indépendant français aux Champs-Elysées Film Festival en juin 2024.

- Le drame La vallée de l’exil de Anna Fahr avec Maria Hassan sur la thématique de la conditions des réfugiés syriens au Liban.

- Portrait d’un certain Orient de Marcelo Gomes avec Wafa Halawi qui aborde le sujet des exilés libanais au Brésil au milieu du XXe siècle.

- Dans le cœur une hirondelle de Rima Samman qui questionne sur la mémoire et les origines.

- Deux séances dédiées au patrimoine cinématographique seront au programme avec deux grands classiques et œuvres majeures du cinéma libanais entièrement restaurés et qui n’ont pas été projetés en France depuis un moment : Vers l’inconnu (1957) du pionnier Georges Nasser, premier film libanais sélectionné au Festival de Cannes en 1957 et le magnifique Beyrouth La rencontre (1981) de Borhane Alaouié sur la guerre civile libanaise.

La programmation complète et les informations sur l'ensemble des films sont disponibles sur le site du Festival.

La billetterie est ouverte pour réserver vos séances.




 


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Les faits divers occupent une place de taille dans cinéma français. Il suffit de se référer aux filmographies de Claude Chabrol, Yves Boisset, François Truffaut ou encore à d’André Techiné (La fille du RER, L’homme qu’on aimait trop) et Vincent Garenq (L’enquête, Présumé coupable) pour en avoir le cœur net. Après ça reste dans la logique des choses vu la passion que portent les français aux faits divers.

Le stakhanoviste journaliste de cinéma Philippe Lombard (auteurs de livres axés pop culture, entre autres, sur Michel Audiard, Lino Ventura, Les bronzés, Louis de Funès, Tarantino, Star Wars ou Goscinny) revient, avec l’un de ses derniers livres parus aux éditions La Tango en 2021, sur plusieurs œuvres de fiction – hors documentaire – basés sur des faits réels bien français (sauf pour Le Vampire du Düsseldorf de Robert Hossein) qui se sont déroulés lors du XXe siècle (excepté l’histoire de Joseph Vacher avec Le juge et l’assassin qui au lieu au XIXe siècle).

L’ouvrage, enrichi de très belles photos et affiches en couleurs, s’attarde sur ces films phares à travers les criminels (Jean-Claude Romand, Violette Nozière, les sœurs Papin…), truands (Pierrot Le Fou, Mesrine…) et autres tristement célèbres tueurs en série qui ont défrayé la chronique (Petiot, Landru, Guy George…) sans oublier les affaires criminelles qui ont fait la une des journaux (Omar Raddad, l’assassinat des juges Michel et Raynaud, l’affaire du pullover rouge).

Philipe Lombard consacre également des développements sur les cinéastes emblématiques qui se sont intéressés sur la question (Gérard Oury, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky et François Truffaut) et aborde brièvement la sortie de
certains films dits « compliqués » comme le chef d’œuvre L. 627 ou encore Féroce Grâce à Dieu). Ne vous attendez pas à une étude très fouillé et analytique (parfois on peut rester sur notre faim) mais une belle entrée – certes subjective – en la matière qui vous donnera envie de (re)découvrir ces films. En somme un très bel objet qui mérite une suite.

Ça s’est tourné près de chez vous ! – Une histoire des faits divers dans le cinéma de Philippe Lombard, La Tengo, 2021

Michel Tabbal

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 Nicolas Cage, envers et contre tout 

 

Un livre sur Nic Cage ? On prend direct surtout que – terrible injustice, faut le dire – peu d’ouvrages sont consacrés à ce grand monsieur du septième art surtout en France (on pense à Nicolas Cage, la folie au tournant mais il s’agit plutôt d’un beau livre). Nicolas Cage envers et contre tous, publié dans la très sympathique collection Capprici Stories consacrée aux actrices et acteurs, est un ouvrage dont la lecture rapide est tout aussi agréable. Malgré un nombre réduit de pages (ligne éditoriale oblige), Lelo Jimmy Batista (déjà auteur très bon Robert Mitchum, l’homme qui n’était pas là, publié dans la même collection) dresse le portrait de Nicolas Cage dès son plus jeune, en revenant sur ses rapports tumultueux avec son père et son oncle Francis Ford Coppola. Ses débuts dans le cinéma dans Rusty James ou encore son amour pour les animaux sont évoqués (d’ailleurs les chapitres ont pour titre des noms d’animaux). Les rencontres avec Patrica Arquette, Crispin Glover, David Lynch, Johnny Depp et Laura Dern sont agrémentées de délicieuses anecdotes des plus au moins connues : le (vrai) cafard avalé dans Embrasse-moi, vampire ou ses dépenses légendaires, le lien qu’entretient Nic avec les animaux (un grand monsieur on vous dit) les baleines et les chats ou son rêve d’incarner une fleur au cinéma (si si). Ces histoires font tout le charme de cette légende vivante du cinéma qui a eu une influence majeure sur la culture populaire au sens large. Bien évidemment, on espère vivement une (ou plusieurs) biographie (on recommande en anglais Age of Cage: Four Decades of Hollywood Through One Singular Career de Keith Phipps) plus conséquente et fouillée (car des choses à dire, il y en a) sur Nic Cage, mais, en attendant, le livre de Lelo Jimmy Batista fera l’affaire.


Nicolas Cage – Envers et contre tout, Lelo Jimmy Batista, Capprici, 2021

Michel Tabbal

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