Stallone est-il en faveur de la protection des droits de l'homme pour lutter contre le terrorisme ? Retour sur Nighthawks (Les faucons de la nuit) de Bruce Malmuth

La question de la lutte contre le terrorisme est une thématique récurrente dans le cinéma populaire depuis les années 80 (bien qu’elle ait été exploitée depuis plus longtemps, le premier film du genre étant Sabotage d’Alfred Hitchcock), notamment dans le cinéma d’action et le thriller - pour ne citer que quelques exemples, Die Hard, (presque tous) les films avec Chuck Norris, Speed, The Siege ou Arlington Road.


Cette thématique est devenue centrale à la suite des attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001 dans une multitude de genres allant du cinéma d’auteur au pur film de divertissement. L’un des points saillants a été l’appropriation, par les réalisateurs et scénaristes, du débat sur le respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme – et ce à travers le prisme, entre autres, du cinéma populaire qu’il s’agisse de blockbusters (The Kingdom) ou de séries B (The Marine 2, Stratton, Territoires).

Les dérives de la lutte contre le terrorisme, avec notamment les scandales du camp de Guantanamo et de la prison d’Abou Ghraieb, ont conduit le cinéma à une certaine prise de conscience du fait que certaines situations d’urgence peuvent (Unthinkable, Five Fingers…) ou non justifier une mise à l’écart des droits de l'homme et des libertés fondamentales (Rendition, The Kingdom). Certains réalisateurs vont même jusqu’à laisser au spectateur le soin de trancher sans expliciter clairement leur position sur la question (A Civic Duty). Des œuvres vont s’attarder sur certaines violations des droits de l’homme bien spécifiques, comme l’utilisation de la torture (Zero Dark Thirty), les transferts illégaux de prisonniers (Rendition) et les atteintes à la vie privée et familiale (A Civic Duty). En tout état de cause, la palette est plutôt large : films engagés ou pas, pro-sécuritaire ou pro-droits de l’homme, abordant la question directement voire parfois même implicitement comme la série des Saw ou Hostel, le débat est là.

Préalablement aux années 2000, la question des droits de l’homme ne se posait quasiment pas dans les films qui abordaient la question ; la plupart des œuvres (notamment américaines) misaient clairement sur la sécurité nationale de manière souvent très décomplexée au détriment des droits fondamentaux. Le comble du comble est atteint dans Navy Seals (1988) avec Charlie Sheen lorsque la question des « droits de l’homme » est directement invoquée par le terroriste au cours d’un entretien télévisé « Vous ne pouvez pas envahir notre pays et parler de sécurité ; Vous ne pouvez pas envoyer vos soldats chez nous et parler de paix ; Vous ne pouvez pas tuer la famille d’un homme et parler de droits de l’homme ». A cet égard, les films qui posaient une réflexion autour du respect (ou pas) des droits de l’homme dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme étaient rares voire quasiment inexistants dans le cinéma américain.

Le polar, très années 80, Nighhawks (titre français : Les faucons de la nuit) de Bruce Malmuth mérite une place à part dans la filmographie de l’époque car il aborde explicitement la protection des droits de l'homme dans le cadre des opérations anti-terroristes. La thématique principale du film est le terrorisme international, d’ailleurs le titre original devait être « ATAC », ce qui équivaut à Anti terrorist action comand. Le pitch : on suit deux policiers newyorkais en mode buddy movie, Deke DaSilva et Matthew Fox (Sylvester Stallone et Billy Dee Williams) embrigadés dans une unité anti-terroriste fédérale pour traquer un terroriste psychotique qui sévit aux Etats-Unis avec pour plan de s’attaquer au siège des Nations Unies. Le personnage, qui s’inspire clairement du terroriste Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos, est campé avec brio par l’excellent Rutger Hauer dans son premier rôle aux Etats-Unis. D’origine allemande et dénommé Wulfgar (ce qui fait également référence à la bande à Baader), ce terroriste « aime la bonne cuisine, les habits luxueux et la vie nocturne » et s’attaque, comme il l’indique, à l’ensemble de la « communauté internationale » en posant des bombes dans plusieurs Etats.

Au cours d’une longue scène, entrecoupée par les errances du terroriste, les protagonistes assistent à une formation sur les techniques à adopter pour lutter contre le terrorisme, par un « spécialiste d’Interpol », l’agent Hartman (Nigel Davenport). Ce dernier ne passe pas par quatre chemins : pour lutter contre le terroriste, il faut simplement violer les droits de l’homme et écarter toute règle existante régissant la conduite des policiers qu’il considère comme assez « mous ». L’objectif du terroriste est de « semer la peur » et l’objectif du formateur est de protéger les citoyens tout en prenant le risque de commettre des dommages collatéraux (notamment s’agissant des prises d’otage). DaSilva, lui, n’est pas de cet avis, loin de là. 
 

Les échanges houleux et très tendus entre ces deux personnages résument à eux seuls toute la dichotomie entre droits de l’homme et lutte contre le terrorisme. Pour Hartman, le crédo est donc clair : le policier ne doit jamais hésiter car « Hésiter c’est mourir ». Selon lui, certains principes – dont les « consignes de service, réticence à tirer, image auprès du public, droits de l’homme, droits civils, principe de sécurité » – sont nécessaires face aux civils, mais deviennent « catastrophiques face au terrorisme ». Les droits de l’homme – et en particulier le droit à la vie – sont dès lors tout simplement mis à l’écart. La violence est l’unique remède car « pour vaincre une personne violente, il faut réagir avec la même violence impitoyable et froide » et le terroriste ne doit en aucun cas être traité « comme un petit délinquant de quartier ». Toujours selon Hartman, la police est certes armée mais « n'a pas la libre disposition de ses armes » et « manque de pratique », ce qui lui pose un problème évident dans le cadre des opérations anti-terroristes.

DaSilva, nettement plus modéré et surtout non-violent, s’oppose à ces méthodes expéditives qu’ils trouvent « un peu exagérées » car « son devoir » en tant que policier l’empêche « de participer à un homicide involontaire ». Selon DaSilva, cette formation a pour seul but de transformer les policiers en assassins : « la seule différence entre lui (le terroriste) et nous c’est l’insigne ». Il n’a bien évidemment pas tort car la formation a pour but selon Hartman de leur « apprendre les techniques de contreterrorisme afin de rencontrer vos adversaires sur un pied d'égalité ». Le ton de Hartman monte à chaque objection de DaSilva, qui finit par se lever et quitter la salle. 
 

 
Un autre échange, plus bref, mérite également le détour. Afin de l’inciter à avoir recours à ces méthodes, Hartman, lors d’une conversation privée, rappelle à DaSilva qu’il a déjà combattu au Vietnam (le film a été tourné un an avant Rambo… !) ce à quoi il rétorque que la situation était différente car il s’agissait d’une « guerre ». Vu de nos jours, ce passage ne peut que nous rappeler la notion de « guerre contre le terrorisme » utilisée par l’administration Bush, qui avait des implications avec de véritables effets juridiques. Elle sera utilisée dans les films à venir pour écarter l’application des droits de l’homme comme dans Unthinkable (2010).

La date de sortie de ce film (1981) n’est pas anodine car l’arsenal antiterroriste des Etats-Unis n’était alors encore qu’à ses débuts et le terrorisme constituait un phénomène et une peur tout à fait nouvelle pour les américains, ce qui est clairement mis en scène dans Nighthawks. D’ailleurs le documentaire Terror in the Aisles (1984) consacré aux films d’horreur évoque Nighthawks à plusieurs reprises. La lutte bel et bien incarnée par l’agent Hartman était plutôt archaïque et les méthodes désuètes face à cette nouvelle forme de menace. D’ailleurs, ce dernier précise que « les terroristes sont peu nombreux », nous sommes donc encore à un stade embryonnaire sur le territoire américain.
Œuvre avant-gardiste ? et comment ! et bien loin de ces films sécuritaires qu’on verra les années suivantes sur les écrans. La preuve (outre les échanges précités), la scène (excellente) de poursuite dans le métro newyorkais qui confirme clairement la position de DaSilva puisqu’il ne prendra pas le risque de tirer sur le terroriste lorsqu’il prend une personne en otage en pleine foule - contrairement à son collègue qui lui demande incessamment de tirer (« Tu aurais dû tirer en premier » lui rappelle-t-il plusieurs fois). D’ailleurs, et sans spolier la fin, à aucun moment Sly ne tirera en premier et il n’utilisera son arme qu’en cas de légitime défense. Nous sommes bien loin de l’interprétation de Patrick Brion qui considère que : « l’une des morales du film est sans doute qu’un policier doit tirer d’abord… »[1]. Dans un numéro consacré à Stallone, Rockyrama a bien saisi l’essence du film : « DaSilva n’est pas d’accord, il n’est pas un tueur. Et c’est toute la problématique du film […] Sly ne fait pas sa chochotte, il a une éthique, tout simplement. Rester intègre, ne pas devenir celui qu’on traque »[2]. Et on ajoutera, une éthique certes mais une croyance dans les droits de l’homme !

L’œuvre a été vendue à sa sortie comme une série B mais l’objectif des scénaristes était à la base de proposer une véritable réflexion sur le terrorisme. Ce n’est pas ce qui a été retenu par les producteurs comme l’affirme l’auteur Paul Sylbert[3] ou encore Sly qui précise qu’il devait s’agir à la base d’une « analyse psychologique profonde du terrorisme international »[4]. Quoiqu’il en soit, cet aspect n’en demeure pas moins présent tout au long du film. De plus, outre qu’il s’agit du premier film mettant en scène Sly en tant que flic, il pose les jalons de la pensée "stallonienne" tel que décrite par David Da Silva (pas le personnage joué par Stallone, un auteur français !) dans son ouvrage Sylvester Stallone :héros de la classe ouvrière[5] : humaniste et non-violent, à des années lumières de cette personne violente et réac qu’on a voulu lui accoler en se basant uniquement sur Rambo III et Cobra et surtout la marionnette des Guignols. Bref, une filmographie qui mérite d’être revue à l’aune de la problématique des droits de l’homme. Pour ne citer que quelques exemples marquants : la réinsertion des combattants et le stress post-traumatique (Rambo First Blood), la pauvreté (Rocky), les droits syndicaux (FIST) ou encore l’abolition de la peine de mort (Lock Up). 
 
Michel Bis Tabbal


[1] Patrick BRION, Encyclopédie du film policier & thriller, USA 1961-2018, éditions Télémaque,2019, p. 337.

[2] Rockyrama, n° 17, novembre 2017, p. 46.

[3] Bonus DVD, Les faucons de la nuit, le premier jet – Entretien avec l’auteur Paul Sylbert.

[4] Rockyrama, n° 17, novembre 2017, p. 46.

[5] David Da SILVA, Sylvester Stallone, héros de la classe ouvrière, éd. LettMotif, 2016.
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Filmographie droits de l’homme - Droits économiques sociaux et culturels - Spécial cinéma italien

Il fut un temps où le cinéma italien fut l’un des meilleurs au monde. Un cinéma qui a placé le social au cœur de ses thématiques pour ne citer que le néo-réalisme et surtout les comédies à l’italienne. Ou encore les séries B. De façon sobre, réaliste (ou pas) et surtout – souvent – (très) comique et mordante mais non sans aborder sérieusement certaines problématiques qui font mal. Comme les bidonvilles dans Affreux, sales et méchants ; la précarité et le chômage dans Le Pigeon. Qui peut de nos jours nier que Les Camarades ou encore La classe ouvrière va au paradis sont les films les plus emblématiques traitant du droit de grève et des conditions au travail. Comme le disait le réalisateur Mario Monicelli, s’agissant des comédies italiennes « traiter avec des termes comiques amusants, ironiques et humoristiques des sujets qui sont en réalité dramatiques ». Voici une sélection, non exhaustive, des films qui ont abordé de manière frontale et directe les questions des droits de l’homme et plus spécifiquement des droits économiques, sociaux et culturels. Et surtout vive le cinéma italien !


Pauvreté et exclusion, droit à un niveau de vie suffisant

- Le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette) de Vittorio De Sica avec Lamberto Maggiorani, 1948

- Le manteau (Il cappotto) de Alberto Lattuada avec Renato Rascel, 1952

- Le pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli avec Vittorio Gassman Renato Salvatori Claudia Cardinale, 1958

- Une vie difficile (Una vita difficile) de Dino Risi avec Alberto Sordi, 1961

- L’argent de la vieille (Lo scopone scientifico) de Luigi Comencini avec Alberto Sordi et Silvana Mangano, 1972

- Accatone de Pier Paolo Pasolini avec Franco Citti, 1961

Droit de propriété

- La baie sanglante (Ecologia del delitto) de Mario Bava avec Claudine Auger, 1971

- La propriété, c’est plus le vol (La proprietà non è più un furto) de Elio Petri avec Ugo Tognazzi,1973

Droit à l'éducation

- Le professeur (La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini avec Alain Delon et Giancarlo Giannini, 1972

- La prof et les cancres (L’insegnante va in collegio) de Mariano Laurenti avec Edwige Fenech et Alvaro Vitali, 1978

- Chiedo asilo (Pipicacadodo) de Marco Ferreri avec Roberto Benigni, 1979

Droit au logement

- Toto cherche un appartement (Totò cerca casa) de Mario Monicelli et Steno avec Toto, 1949

Droit au logement – bidonvilles

- Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi) de Ettore Scola avec Nino Manfredi, 1976


Droit au logement – expulsions locatives 


- Qui a tué le chat ? (Il gatto) de Luigi Comencini avec Ugo Tognazzi et Mariangela Melato, 1977

Droits des travailleurs – conditions au travail

- La terre tremble (La terra trema: Episodio del mare) de Luchino Visconti avec Antonio Arcidiacono 1948

- Riz amer (Riso amaro) de Giuseppe De Santis avec Silvana Mangano et Vittorio Gassman, 1949

Droits des travailleurs - droit syndical et droit de grève

- Les camarades (I compagni) de Mario Monicelli avec Marcello Mastroianni et Renato Salvatori, 1963

- La califfa de Alberto Bevilacqua avec Romy Schneider et Ugo Tognazzi, 1970

- La classe ouvrière va au paradis (La classe operaia va in paradiso), de Elio Pietri avec Gian Maria Volontè, 1971

- Moi, la femme (Noi donne siamo fatte così) - segment Palmira (segment "Cuore di padrone") de Dino Risi avec Monica Vitti, 1971

Droit à la santé – conditions dans les hôpitaux psychiatriques

Vertiges (Per le antiche scale) de Mauro Bolognini avec Marcello Mastroianni et Françoise Fabian, 1975

Traite et exploitation des êtres humains – Travail forcé

- La traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini avec Vittorio Gassman, 1952

- La lame infernale (La polizia chiede aiuto) de Massimo Dallamano avec Giovanna Ralli et Mario Adorf, 1974

Droits des personnes âgées

- El cochecito (La petite voiture) de Marco Ferreri avec José Isbert, 1960

- Le déjeuner du 15 août (Pranzo di ferragosto) de et avec Gianni Di Gregorio, 2008

Précarité et vieillesse

- Umberto D de Vittorio De Sica avec Carlo Battisti, 1952

Vie culturelle

- La dolce vita, de Frederico Fellini avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, 1960

- La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo et Carlo Verdone, 2013
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Quand le droit s'affiche - spécial cinéma (bis) d'action années 90

Le droit (ou le non droit) et la notion de justice (privée) n'ont jamais autant imprégné le cinéma d'action des année 90. Titre original, titre français, phrase d'accroche, tout était bon pour vendre. 

Voici une sélection des meilleurs affiches de films des années 90 où le "droit", la "justice" ou autres étaient monnaies courantes. Spécial cinéma bis bien sûr ! 


The Power of Justice is in theirs hands – Martial Law (1990) de Steve Cohen avec Chad McQueen, Cynthia Rothrock et David Carradine




Outside the Law (1990), titre français : Le corps du délit, de Boaz Davidson avec David Bradley




A killer hides behind the safety of a political shield, but no government can save him…because above the law there is justiceDiplomatic Immunity (1991) de Peter Maris avec Billy Drago





Out for Justice (1991), titre français : Justice sauvage de John Flynn avec Steven Seagal





A cop who enforces his own brand justiceStone Cold (1991) de Craig R. Baxley avec Brian Bosworth et Lance Henriksen






Mission of Justice (1992) de Steve Barnett avec Jeff Wincott et Brigitte Nielsen




Brothers…Cops. One enforce the law. The other breaks it - Martial Outlaw (1993) de Kurt Anderson avec Jeff Wincott






Extreme Justice (1993) de Mark L Lester avec Lou Diamond Phillips et Scott Glenn






Au-dessus de la loi (1993), titre original : Joshua Tree, de Vic Armstrong avec Dolph Lundgren






Il applique la loi ! -TC 2000 (1993) de T.J. Scott avec Billy Banks et Jalal Merhi





The first fully cybernetic law enforcement team created to obey…but will they ? -


T-Force (1994) de Richard Pepin avec Jack Scalia







When you come from the streets, there’s only one lawLaw of the Jungle aka Street Law (1995) de Damian Lee avec Jeff Wincott






When you can’t get justice, get even / Judge Jury Executionner The Expert (1995) de Rick Avery avec Jeff Speakman et James Brolin






Sworm to Justice (1996) de Paul Maslak avec Cynthia Rothrock






État d'urgence (1997), titre original : The Peacekeeper, de Frédéric Forestier avec Dolph Lundgren






Counter Measures (1998) de Fred Olen Ray avec Michael Dudikoff






Diplomatic Siege (1999) de Gustavo Graef Marino avec Peter Weller, Daryl Hannah et Tom Berenger





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Le cinéma des animaux de Camille Brunel


Les écrits sur les animaux au cinéma sont très rares (par exemple Les animaux du cinéma de Cartier et Gressard de 1994 mais centré uniquement sur les chiens) et pourtant « ils sont partout » comme l’affirme Camille Brunel, journaliste et critique de cinéma. Dans les jungles, les abattoirs, les océans, les fermes ou simplement comme compagnons. Son récent ouvrage publié chez UV Editions en 2018 a le mérite d’exister. Une multitude de documentaires (Grizzly Man, Océans)  mais aussi et fort heureusement d’œuvres de fiction, hollywoodiennes (Jurassic World, Hellboy 2) ou françaises (Petit paysan, Chouf) traitant de la question animale, de manière principale (L'odyssé de Pi, Roar, War Horse) ou accessoire (Je suis une légende) , consciente, engagée, militante ou pas, sont passés au crible. Le cinéma de Spielberg, de Jacques Perrin, de Hawks, Avatar, Zootopie, Blackfish, Noé ou The Revenant sont analysés à la lumière des théories animalistes, du spécisme, de la cruauté animale ou encore de l’anthropomorphisme. 

Toutefois – critique certes facile – certains films sont occultés. Le choix de l’auteur est bien évidemment délibéré et suit une certaine logique mais comment ne pas penser souvent à L’ours de Jean-Jacques Annaud et notamment aux films d’agression animale (Grizzly, Frogs) ou de vengeance de la nature qui méritent peut-être un ouvrage à part. On aurait aimé également avoir l'avis de Camille Brunel sur des films emblématiques basées sur des vraies histoires comme A Street Cat Name Bob (interprété par le vrai Bob le chat !) de Roger Spottiswoode ou encore Hatchi de Lasse Hallström. 

Passionnant et très fouillé à lire surtout les pages consacrés à la déconstruction du mythe de John Huston comme chasseur invertébré (big game hunter) avec The Misfits ou encore la relecture de Hatari de Howard Hawks comme film « brutalement décomplexé, odieusement spéciste ». Un ouvrage à lire (et avoir) par les cinéphiles mais aussi par les personnes intéressées et curieuses par la question animale.

Camille Brunel, Le cinéma des animaux, UV Editions, 2018, 253 p.

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Parution de la revue Sofilm Hors-série #3 spécial Guerre et cinéma


Le dernier numéro Hors-série de So Film vient de paraître et est consacré à la thématique guerre et cinéma. L’occasion de revenir sur une multitude de films, entretiens, analyses, avec le conflit armé comme thématique centrale. Passionnant et très intéressant.

Voici pêle-mêle le sommaire (articles inédits ou déjà parus dans la revue):
- Entretien avec Andrew Niccol, Claude Lanzmann, John Rizzo, ancien chef juridique de l’administration Bush, Tony Mendez, ancien agent secret américain, etc
- Retour(s) sur plusieurs films emblématiques : La Bataille d’Alger, le tournage de Furyo, the one and only Bananas, Voyage au bout de l’enfer, Apocalypse now
- La guerre d’Algérie au cinéma
- La guerre vue par les cinéastes (Mann, Stone, Cimono, De Palma, etc)
- Portraits de Giogio Cantarini, R. Lee Ermey, Khathryn Bigelow, Sean Flynn (fils de)
- Dossiers l’engagement des acteurs dans la guerre, Kim Jong-il et le cinéma, Les Fous de guerre.
- Décryptage de Game of Thrones

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Les actes du colloque Arrêts sur images. Les représentations du juge à l'écran sont désormais en ligne !






Les actes du colloque sur la représentation du juge au cinéma et dans les séries télévisées (« Arrêts sur image. Les représentations du juge à l’écran ») tenu les 13 et 14 mars 2015 à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) sont désormais disponibles. Publiés par la nouvelle revue électronique de droit et de criminologie de l’ULB "e-legal" dans le cadre de son premier volume, ces interventions font l’objet d’un dossier dirigé par Julie Allard, Olivier Corten, François Dubuisson, Vincent Lefebve et Julien Pieret. 

De 12 Angry Men à Minority Report, en passant par Le juge Fayard dit Le Shériff, Nous voulons les colonels et The Simpsons, ces passionnants articles, consultables gratuitement en ligne à l’adresse http://e-legal.ulb.be/rubriques/dossiershttp://e-legal.ulb.be/rubriques/dossiers, portent sur les thématiques suivantes: 



- Le juge : un acteur sous influence(s) ? (avant propos), Vincent Lefebve 

- Le juge à l’écran. Les enjeux d’une approche de la justice par les images, Julie Allard 

- Le juge face aux ruptures du pouvoir, Immi Tallgren, Antoine Buchet 

- Le juge d’instruction face au pouvoir, Robin Caballero 

- Les représentations du juge dans les séries judiciaires américaines, Valère Ndior 

- Juges et pluralisme juridique à l’écran. Représentations et rapports de force, Olivier Corten 

- Justice révolutionnaire versus justice d’État. Les années de plomb en Italie, entre représentations cinématographiques et représentations juridiques, Nicolas Thirion, David Pasteger 

- Le juge tragique. La responsabilité de juger à l’épreuve du 7e art, Vincent Lefebve 

- Portrait de juge en figure réactionnaire (à partir de Cadaveri eccellenti, Francesco Rosi, 1976), Xavier Daverat 

- Portrait de juge en figure réactionnaire (à partir de Cadaveri eccellenti, Francesco Rosi, 1976), Xavier Daverat 

- La figure héroïque du juge : l’exemple du cinéma italien, Aurélie Tardieu 

- Représenter l’absence : les figures paradoxales du juge dans le cinéma de science-fiction dystopique, Julien Pieret, John Pitseys 

- Le juge (in)animé : les représentations du juge dans les dessins animés populaires comme vecteurs de l’identité américaine, Marie-Laurence Hébert-Dolbec 

- Le juge français mis en images : images officielles versus images documentaires, Magalie Flores-Lonjou 

- L’image d’un juge « sans visage », Diana Villegas, Esteban Zúñiga Domínguez
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Colloque Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sur les écrans : Aspects de sciences juridiques et politiques


Le Centre de recherche Michel de l'Hospital de l'Université Clermont Auvergne organise le 25 et 26 octobre 2018 un colloque sur le "Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sur les écrans Aspects de sciences juridiques et politiques" sous la direction Thomas Richard et Raphaël Morel.

L'objet de ce colloque est de s’attarder sur la représentation et les enjeux juridiques, géopolitiques, sociologiques et culturelles du Moyen-Orient dans les œuvres cinématographiques et séries télévisées en réunissant politistes, historiens du cinéma, juristes, anthropologues et cinéastes.

Les interventions porteront sur :
- Une revanche des images. Après la disparition, les retours et la mémoire visuelle des Palestiniens, Stéphanie Latte-Abdallah, Chargée de recherche au CNRS
- L'autorisation de diffuser une œuvre cinématographique en France, Christophe Testard, Professeur de droit public, UCA
- Le cinéma comme moyen et objet de lutte dans le contexte du conflit israélo-palestinien, François Dubuisson, Professeur de droit international, Université Libre de Bruxelles
- Interactions entre médias traditionnels et médias alternatifs : usage et contexte des vidéos protestataires syriennes dans les médias mainstream, Giulia Galluccio, doctorante en sciences politiques, EHESS
- Pour une contribution à l'écriture de l'histoire des premiers mois de la guerre Iran-Irak: La Recherche 2 de Amir Nâderi (1981) et La Vérité épisode 11 de Mortezâ Avini, Agnès Devictor, Maître de conférences en Histoire du cinéma, Université Paris I
- Filmer les traces, une archéologie de la violence, Chowra Makaremi, Chargé de recherche au CNRS
- Censure et absence de censure des vidéos violentes sur les réseaux sociaux, Emmanuel Netter, Maître de conférences en droit privé, Université d’Avignon
- Les représentations des djihadistes : une perspective comparative Occident / Moyen-Orient, Thomas Richard, Docteur en sciences politiques, UCA
- Transition constitutionnelle et cinéma: l'exemple de l'Irak, Ali Al-Yaqoobi, avocat, Professeur de droit public, Al Mansour University College
- L'évolution de la représentation de Beyrouth dans le cinéma : de l'opulence au déclin, Michel Tabbal, Docteur en droit public, Université Paris II
- Autour de la série Fauda, Amélie Ferey, doctorante en sciences politiques, IEP Paris

Pour plus d'informations, voir http://cmh.uca.fr/content/news/6973 
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