Le Festival du Film Libanais de France revient avec une quatrième édition très riche !

Le Festival du Film Libanais de France (4e édition) aura lieu pour la première fois pendant une semaine du 13 au 20 octobre 2024 au Cinéma Lincoln.

Environ 40 projections, dont 11 avant-premières, seront à l’affiche mêlant, longs-métrages, documentaires et fictions avec des genres très variés.

25 films sont en compétition dont Et si le soleil plongeait dans l’océan des nues de Wissam Charaf.

Le jury sera présidé par la réalisatrice franco-libanaise Danielle Arbid (marraine de cette édition) connue pour Dans les champs de bataille, Beyrouth hôtel, Peur de rien ou plus récemment Passion simple. Elle sera aux côtés de Chloé Mazlo (Sous le soleil d'Alice), Christophe Chêne-Cailleteau, Katia Saleh et Noel Keserwany (Les chenilles).

Les thèmes abordés lors du festival sont assez diversifiés, et vont de l’exil à la santé mentale, en passant par la sexualité, la crise sociale et environnementale, la guerre, la mémoire, les migrants, les liens familiaux, la révolution citoyenne et la place de Beyrouth.

Cet évènement sera accompagné d’une multitude d’échanges avec les équipes des films présentes sur place, des experts en cinéma ou encore des militants autour des œuvres projetés et des thématiques phares du Festival comme la représentation de l’exil et de la guerre civile libanaise dans le cinéma ou encore sur les séries B libanaises.

Le Festival propose aussi une exposition Au Fil du Temps, L’art de la photographie cinétique organisée ELFAN du 14 au 20 octobre (entrée libre).

Comme le relève Sarah Hajjar, président du FFLF, ce festival sera l’occasion de « débattre, partager [et de nous] rassembler en soutien aux cinéastes et au Liban […] dans une région déchirée par la guerre et les crises successives, le cinéma reste un refuge et un pont, capable de raviver l’espoir, transcender les différences et nous rappeler notre humanité commune ». 



Parmi les films qui seront projetés, citons :

- La comédie dramatique Arzé (en ouverture à l'Institut de Monde Arabe et projeté lors du Festival) de Mira Shaib avec Diamand Abou Abboud.

- La comédie déjantée Low Budget Heist de Mahdi Kandyl avec Carole Abboud et Majdi Machmouchi.

- Le documentaire Diary from Lebanon de Myriam El Hajj qui fut projeté en première lors de la Berlinale 2024 et a remporté le Grand Prix du film indépendant français aux Champs-Elysées Film Festival en juin 2024.

- Le drame La vallée de l’exil de Anna Fahr avec Maria Hassan sur la thématique de la conditions des réfugiés syriens au Liban.

- Portrait d’un certain Orient de Marcelo Gomes avec Wafa Halawi qui aborde le sujet des exilés libanais au Brésil au milieu du XXe siècle.

- Dans le cœur une hirondelle de Rima Samman qui questionne sur la mémoire et les origines.

- Deux séances dédiées au patrimoine cinématographique seront au programme avec deux grands classiques et œuvres majeures du cinéma libanais entièrement restaurés et qui n’ont pas été projetés en France depuis un moment : Vers l’inconnu (1957) du pionnier Georges Nasser, premier film libanais sélectionné au Festival de Cannes en 1957 et le magnifique Beyrouth La rencontre (1981) de Borhane Alaouié sur la guerre civile libanaise.

La programmation complète et les informations sur l'ensemble des films sont disponibles sur le site du Festival.

La billetterie est ouverte pour réserver vos séances.




 


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LIVRE : Une histoire des faits divers dans le cinéma de Philippe Lombard



 

Les faits divers occupent une place de taille dans cinéma français. Il suffit de se référer aux filmographies de Claude Chabrol, Yves Boisset, François Truffaut ou encore à d’André Techiné (La fille du RER, L’homme qu’on aimait trop) et Vincent Garenq (L’enquête, Présumé coupable) pour en avoir le cœur net. Après ça reste dans la logique des choses vu la passion que portent les français aux faits divers.

Le stakhanoviste journaliste de cinéma Philippe Lombard (auteurs de livres axés pop culture, entre autres, sur Michel Audiard, Lino Ventura, Les bronzés, Louis de Funès, Tarantino, Star Wars ou Goscinny) revient, avec l’un de ses derniers livres parus aux éditions La Tango en 2021, sur plusieurs œuvres de fiction – hors documentaire – basés sur des faits réels bien français (sauf pour Le Vampire du Düsseldorf de Robert Hossein) qui se sont déroulés lors du XXe siècle (excepté l’histoire de Joseph Vacher avec Le juge et l’assassin qui au lieu au XIXe siècle).

L’ouvrage, enrichi de très belles photos et affiches en couleurs, s’attarde sur ces films phares à travers les criminels (Jean-Claude Romand, Violette Nozière, les sœurs Papin…), truands (Pierrot Le Fou, Mesrine…) et autres tristement célèbres tueurs en série qui ont défrayé la chronique (Petiot, Landru, Guy George…) sans oublier les affaires criminelles qui ont fait la une des journaux (Omar Raddad, l’assassinat des juges Michel et Raynaud, l’affaire du pullover rouge).

Philipe Lombard consacre également des développements sur les cinéastes emblématiques qui se sont intéressés sur la question (Gérard Oury, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky et François Truffaut) et aborde brièvement la sortie de
certains films dits « compliqués » comme le chef d’œuvre L. 627 ou encore Féroce Grâce à Dieu). Ne vous attendez pas à une étude très fouillé et analytique (parfois on peut rester sur notre faim) mais une belle entrée – certes subjective – en la matière qui vous donnera envie de (re)découvrir ces films. En somme un très bel objet qui mérite une suite.

Ça s’est tourné près de chez vous ! – Une histoire des faits divers dans le cinéma de Philippe Lombard, La Tengo, 2021

Michel Tabbal

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LIVRE : Nicolas Cage – Envers et contre tout de Lelo Jimmy Batista

 Nicolas Cage, envers et contre tout 

 

Un livre sur Nic Cage ? On prend direct surtout que – terrible injustice, faut le dire – peu d’ouvrages sont consacrés à ce grand monsieur du septième art surtout en France (on pense à Nicolas Cage, la folie au tournant mais il s’agit plutôt d’un beau livre). Nicolas Cage envers et contre tous, publié dans la très sympathique collection Capprici Stories consacrée aux actrices et acteurs, est un ouvrage dont la lecture rapide est tout aussi agréable. Malgré un nombre réduit de pages (ligne éditoriale oblige), Lelo Jimmy Batista (déjà auteur très bon Robert Mitchum, l’homme qui n’était pas là, publié dans la même collection) dresse le portrait de Nicolas Cage dès son plus jeune, en revenant sur ses rapports tumultueux avec son père et son oncle Francis Ford Coppola. Ses débuts dans le cinéma dans Rusty James ou encore son amour pour les animaux sont évoqués (d’ailleurs les chapitres ont pour titre des noms d’animaux). Les rencontres avec Patrica Arquette, Crispin Glover, David Lynch, Johnny Depp et Laura Dern sont agrémentées de délicieuses anecdotes des plus au moins connues : le (vrai) cafard avalé dans Embrasse-moi, vampire ou ses dépenses légendaires, le lien qu’entretient Nic avec les animaux (un grand monsieur on vous dit) les baleines et les chats ou son rêve d’incarner une fleur au cinéma (si si). Ces histoires font tout le charme de cette légende vivante du cinéma qui a eu une influence majeure sur la culture populaire au sens large. Bien évidemment, on espère vivement une (ou plusieurs) biographie (on recommande en anglais Age of Cage: Four Decades of Hollywood Through One Singular Career de Keith Phipps) plus conséquente et fouillée (car des choses à dire, il y en a) sur Nic Cage, mais, en attendant, le livre de Lelo Jimmy Batista fera l’affaire.


Nicolas Cage – Envers et contre tout, Lelo Jimmy Batista, Capprici, 2021

Michel Tabbal

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Stallone : en faveur de la protection des droits de l'homme pour lutter contre le terrorisme ? Retour sur Nighthawks (Les faucons de la nuit) de Bruce Malmuth

La question de la lutte contre le terrorisme est une thématique récurrente dans le cinéma populaire depuis les années 80 (bien qu’elle ait été exploitée depuis plus longtemps, le premier film du genre étant Sabotage d’Alfred Hitchcock), notamment dans le cinéma d’action et le thriller - pour ne citer que quelques exemples, Die Hard, (presque tous) les films avec Chuck Norris, Speed, The Siege ou Arlington Road.


Cette thématique est devenue centrale à la suite des attentats du World Trade Center du 11 septembre 2001 dans une multitude de genres allant du cinéma d’auteur au pur film de divertissement. L’un des points saillants a été l’appropriation, par les réalisateurs et scénaristes, du débat sur le respect des droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme – et ce à travers le prisme, entre autres, du cinéma populaire qu’il s’agisse de blockbusters (The Kingdom) ou de séries B (The Marine 2, Stratton, Territoires).

Les dérives de la lutte contre le terrorisme, avec notamment les scandales du camp de Guantanamo et de la prison d’Abou Ghraieb, ont conduit le cinéma à une certaine prise de conscience du fait que certaines situations d’urgence peuvent (Unthinkable, Five Fingers…) ou non justifier une mise à l’écart des droits de l'homme et des libertés fondamentales (Rendition, The Kingdom). Certains réalisateurs vont même jusqu’à laisser au spectateur le soin de trancher sans expliciter clairement leur position sur la question (A Civic Duty). Des œuvres vont s’attarder sur certaines violations des droits de l’homme bien spécifiques, comme l’utilisation de la torture (Zero Dark Thirty), les transferts illégaux de prisonniers (Rendition) et les atteintes à la vie privée et familiale (A Civic Duty). En tout état de cause, la palette est plutôt large : films engagés ou pas, pro-sécuritaire ou pro-droits de l’homme, abordant la question directement voire parfois même implicitement comme la série des Saw ou Hostel, le débat est là.

Préalablement aux années 2000, la question des droits de l’homme ne se posait quasiment pas dans les films qui abordaient la question ; la plupart des œuvres (notamment américaines) misaient clairement sur la sécurité nationale de manière souvent très décomplexée au détriment des droits fondamentaux. Le comble du comble est atteint dans Navy Seals (1988) avec Charlie Sheen lorsque la question des « droits de l’homme » est directement invoquée par le terroriste au cours d’un entretien télévisé « Vous ne pouvez pas envahir notre pays et parler de sécurité ; Vous ne pouvez pas envoyer vos soldats chez nous et parler de paix ; Vous ne pouvez pas tuer la famille d’un homme et parler de droits de l’homme ». A cet égard, les films qui posaient une réflexion autour du respect (ou pas) des droits de l’homme dans le cadre des opérations de lutte contre le terrorisme étaient rares voire quasiment inexistants dans le cinéma américain.

Le polar, très années 80, Nighhawks (titre français : Les faucons de la nuit) de Bruce Malmuth mérite une place à part dans la filmographie de l’époque car il aborde explicitement la protection des droits de l'homme dans le cadre des opérations anti-terroristes. La thématique principale du film est le terrorisme international, d’ailleurs le titre original devait être « ATAC », ce qui équivaut à Anti terrorist action comand. Le pitch : on suit deux policiers newyorkais en mode buddy movie, Deke DaSilva et Matthew Fox (Sylvester Stallone et Billy Dee Williams) embrigadés dans une unité anti-terroriste fédérale pour traquer un terroriste psychotique qui sévit aux Etats-Unis avec pour plan de s’attaquer au siège des Nations Unies. Le personnage, qui s’inspire clairement du terroriste Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos, est campé avec brio par l’excellent Rutger Hauer dans son premier rôle aux Etats-Unis. D’origine allemande et dénommé Wulfgar (ce qui fait également référence à la bande à Baader), ce terroriste « aime la bonne cuisine, les habits luxueux et la vie nocturne » et s’attaque, comme il l’indique, à l’ensemble de la « communauté internationale » en posant des bombes dans plusieurs Etats.

Au cours d’une longue scène, entrecoupée par les errances du terroriste, les protagonistes assistent à une formation sur les techniques à adopter pour lutter contre le terrorisme, par un « spécialiste d’Interpol », l’agent Hartman (Nigel Davenport). Ce dernier ne passe pas par quatre chemins : pour lutter contre le terroriste, il faut simplement violer les droits de l’homme et écarter toute règle existante régissant la conduite des policiers qu’il considère comme assez « mous ». L’objectif du terroriste est de « semer la peur » et l’objectif du formateur est de protéger les citoyens tout en prenant le risque de commettre des dommages collatéraux (notamment s’agissant des prises d’otage). DaSilva, lui, n’est pas de cet avis, loin de là. 
 

Les échanges houleux et très tendus entre ces deux personnages résument à eux seuls toute la dichotomie entre droits de l’homme et lutte contre le terrorisme. Pour Hartman, le crédo est donc clair : le policier ne doit jamais hésiter car « Hésiter c’est mourir ». Selon lui, certains principes – dont les « consignes de service, réticence à tirer, image auprès du public, droits de l’homme, droits civils, principe de sécurité » – sont nécessaires face aux civils, mais deviennent « catastrophiques face au terrorisme ». Les droits de l’homme – et en particulier le droit à la vie – sont dès lors tout simplement mis à l’écart. La violence est l’unique remède car « pour vaincre une personne violente, il faut réagir avec la même violence impitoyable et froide » et le terroriste ne doit en aucun cas être traité « comme un petit délinquant de quartier ». Toujours selon Hartman, la police est certes armée mais « n'a pas la libre disposition de ses armes » et « manque de pratique », ce qui lui pose un problème évident dans le cadre des opérations anti-terroristes.

DaSilva, nettement plus modéré et surtout non-violent, s’oppose à ces méthodes expéditives qu’ils trouvent « un peu exagérées » car « son devoir » en tant que policier l’empêche « de participer à un homicide involontaire ». Selon DaSilva, cette formation a pour seul but de transformer les policiers en assassins : « la seule différence entre lui (le terroriste) et nous c’est l’insigne ». Il n’a bien évidemment pas tort car la formation a pour but selon Hartman de leur « apprendre les techniques de contreterrorisme afin de rencontrer vos adversaires sur un pied d'égalité ». Le ton de Hartman monte à chaque objection de DaSilva, qui finit par se lever et quitter la salle. 
 

 
Un autre échange, plus bref, mérite également le détour. Afin de l’inciter à avoir recours à ces méthodes, Hartman, lors d’une conversation privée, rappelle à DaSilva qu’il a déjà combattu au Vietnam (le film a été tourné un an avant Rambo… !) ce à quoi il rétorque que la situation était différente car il s’agissait d’une « guerre ». Vu de nos jours, ce passage ne peut que nous rappeler la notion de « guerre contre le terrorisme » utilisée par l’administration Bush, qui avait des implications avec de véritables effets juridiques. Elle sera utilisée dans les films à venir pour écarter l’application des droits de l’homme comme dans Unthinkable (2010).

La date de sortie de ce film (1981) n’est pas anodine car l’arsenal antiterroriste des Etats-Unis n’était alors encore qu’à ses débuts et le terrorisme constituait un phénomène et une peur tout à fait nouvelle pour les américains, ce qui est clairement mis en scène dans Nighthawks. D’ailleurs le documentaire Terror in the Aisles (1984) consacré aux films d’horreur évoque Nighthawks à plusieurs reprises. La lutte bel et bien incarnée par l’agent Hartman était plutôt archaïque et les méthodes désuètes face à cette nouvelle forme de menace. D’ailleurs, ce dernier précise que « les terroristes sont peu nombreux », nous sommes donc encore à un stade embryonnaire sur le territoire américain.
Œuvre avant-gardiste ? et comment ! et bien loin de ces films sécuritaires qu’on verra les années suivantes sur les écrans. La preuve (outre les échanges précités), la scène (excellente) de poursuite dans le métro newyorkais qui confirme clairement la position de DaSilva puisqu’il ne prendra pas le risque de tirer sur le terroriste lorsqu’il prend une personne en otage en pleine foule - contrairement à son collègue qui lui demande incessamment de tirer (« Tu aurais dû tirer en premier » lui rappelle-t-il plusieurs fois). D’ailleurs, et sans spolier la fin, à aucun moment Sly ne tirera en premier et il n’utilisera son arme qu’en cas de légitime défense. Nous sommes bien loin de l’interprétation de Patrick Brion qui considère que : « l’une des morales du film est sans doute qu’un policier doit tirer d’abord… »[1]. Dans un numéro consacré à Stallone, Rockyrama a bien saisi l’essence du film : « DaSilva n’est pas d’accord, il n’est pas un tueur. Et c’est toute la problématique du film […] Sly ne fait pas sa chochotte, il a une éthique, tout simplement. Rester intègre, ne pas devenir celui qu’on traque »[2]. Et on ajoutera, une éthique certes mais une croyance dans les droits de l’homme !

L’œuvre a été vendue à sa sortie comme une série B mais l’objectif des scénaristes était à la base de proposer une véritable réflexion sur le terrorisme. Ce n’est pas ce qui a été retenu par les producteurs comme l’affirme l’auteur Paul Sylbert[3] ou encore Sly qui précise qu’il devait s’agir à la base d’une « analyse psychologique profonde du terrorisme international »[4]. Quoiqu’il en soit, cet aspect n’en demeure pas moins présent tout au long du film. De plus, outre qu’il s’agit du premier film mettant en scène Sly en tant que flic, il pose les jalons de la pensée "stallonienne" tel que décrite par David Da Silva (pas le personnage joué par Stallone, un auteur français !) dans son ouvrage Sylvester Stallone :héros de la classe ouvrière[5] : humaniste et non-violent, à des années lumières de cette personne violente et réac qu’on a voulu lui accoler en se basant uniquement sur Rambo III et Cobra et surtout la marionnette des Guignols. Bref, une filmographie qui mérite d’être revue à l’aune de la problématique des droits de l’homme. Pour ne citer que quelques exemples marquants : la réinsertion des combattants et le stress post-traumatique (Rambo First Blood), la pauvreté (Rocky), les droits syndicaux (FIST) ou encore l’abolition de la peine de mort (Lock Up). 
 
Michel Bis Tabbal


[1] Patrick BRION, Encyclopédie du film policier & thriller, USA 1961-2018, éditions Télémaque,2019, p. 337.

[2] Rockyrama, n° 17, novembre 2017, p. 46.

[3] Bonus DVD, Les faucons de la nuit, le premier jet – Entretien avec l’auteur Paul Sylbert.

[4] Rockyrama, n° 17, novembre 2017, p. 46.

[5] David Da SILVA, Sylvester Stallone, héros de la classe ouvrière, éd. LettMotif, 2016.
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Filmographie droits de l’homme - Droits économiques sociaux et culturels - Spécial cinéma italien

Il fut un temps où le cinéma italien fut l’un des meilleurs au monde. Un cinéma qui a placé le social au cœur de ses thématiques pour ne citer que le néo-réalisme et surtout les comédies à l’italienne. Ou encore les séries B. De façon sobre, réaliste (ou pas) et surtout – souvent – (très) comique et mordante mais non sans aborder sérieusement certaines problématiques qui font mal. Comme les bidonvilles dans Affreux, sales et méchants ; la précarité et le chômage dans Le Pigeon. Qui peut de nos jours nier que Les Camarades ou encore La classe ouvrière va au paradis sont les films les plus emblématiques traitant du droit de grève et des conditions au travail. Comme le disait le réalisateur Mario Monicelli, s’agissant des comédies italiennes « traiter avec des termes comiques amusants, ironiques et humoristiques des sujets qui sont en réalité dramatiques ». Voici une sélection, non exhaustive, des films qui ont abordé de manière frontale et directe les questions des droits de l’homme et plus spécifiquement des droits économiques, sociaux et culturels. Et surtout vive le cinéma italien !


Pauvreté et exclusion, droit à un niveau de vie suffisant

- Le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette) de Vittorio De Sica avec Lamberto Maggiorani, 1948

- Le manteau (Il cappotto) de Alberto Lattuada avec Renato Rascel, 1952

- Le pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli avec Vittorio Gassman Renato Salvatori Claudia Cardinale, 1958

- Une vie difficile (Una vita difficile) de Dino Risi avec Alberto Sordi, 1961

- L’argent de la vieille (Lo scopone scientifico) de Luigi Comencini avec Alberto Sordi et Silvana Mangano, 1972

- Accatone de Pier Paolo Pasolini avec Franco Citti, 1961

Droit de propriété

- La baie sanglante (Ecologia del delitto) de Mario Bava avec Claudine Auger, 1971

- La propriété, c’est plus le vol (La proprietà non è più un furto) de Elio Petri avec Ugo Tognazzi,1973

Droit à l'éducation

- Le professeur (La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini avec Alain Delon et Giancarlo Giannini, 1972

- La prof et les cancres (L’insegnante va in collegio) de Mariano Laurenti avec Edwige Fenech et Alvaro Vitali, 1978

- Chiedo asilo (Pipicacadodo) de Marco Ferreri avec Roberto Benigni, 1979

Droit au logement

- Toto cherche un appartement (Totò cerca casa) de Mario Monicelli et Steno avec Toto, 1949

Droit au logement – bidonvilles

- Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi) de Ettore Scola avec Nino Manfredi, 1976


Droit au logement – expulsions locatives 


- Qui a tué le chat ? (Il gatto) de Luigi Comencini avec Ugo Tognazzi et Mariangela Melato, 1977

Droits des travailleurs – conditions au travail

- La terre tremble (La terra trema: Episodio del mare) de Luchino Visconti avec Antonio Arcidiacono 1948

- Riz amer (Riso amaro) de Giuseppe De Santis avec Silvana Mangano et Vittorio Gassman, 1949

Droits des travailleurs - droit syndical et droit de grève

- Les camarades (I compagni) de Mario Monicelli avec Marcello Mastroianni et Renato Salvatori, 1963

- La califfa de Alberto Bevilacqua avec Romy Schneider et Ugo Tognazzi, 1970

- La classe ouvrière va au paradis (La classe operaia va in paradiso), de Elio Pietri avec Gian Maria Volontè, 1971

- Moi, la femme (Noi donne siamo fatte così) - segment Palmira (segment "Cuore di padrone") de Dino Risi avec Monica Vitti, 1971

Droit à la santé – conditions dans les hôpitaux psychiatriques

Vertiges (Per le antiche scale) de Mauro Bolognini avec Marcello Mastroianni et Françoise Fabian, 1975

Traite et exploitation des êtres humains – Travail forcé

- La traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini avec Vittorio Gassman, 1952

- La lame infernale (La polizia chiede aiuto) de Massimo Dallamano avec Giovanna Ralli et Mario Adorf, 1974

Droits des personnes âgées

- El cochecito (La petite voiture) de Marco Ferreri avec José Isbert, 1960

- Le déjeuner du 15 août (Pranzo di ferragosto) de et avec Gianni Di Gregorio, 2008

Précarité et vieillesse

- Umberto D de Vittorio De Sica avec Carlo Battisti, 1952

Vie culturelle

- La dolce vita, de Frederico Fellini avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, 1960

- La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo et Carlo Verdone, 2013
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Quand le droit s'affiche - spécial cinéma d'action années 90

Le droit (ou le non droit) et la notion de justice (privée) n'ont jamais autant imprégné le cinéma d'action des année 90. Titre original, titre français, phrase d'accroche, tout était bon pour vendre. 

Voici une sélection des meilleurs affiches de films des années 90 où le "droit", la "justice" ou autres étaient monnaies courantes. Spécial cinéma bis bien sûr ! 


The Power of Justice is in theirs hands – Martial Law (1990) de Steve Cohen avec Chad McQueen, Cynthia Rothrock et David Carradine




Outside the Law (1990), titre français : Le corps du délit, de Boaz Davidson avec David Bradley




A killer hides behind the safety of a political shield, but no government can save him…because above the law there is justiceDiplomatic Immunity (1991) de Peter Maris avec Billy Drago





Out for Justice (1991), titre français : Justice sauvage de John Flynn avec Steven Seagal





A cop who enforces his own brand justiceStone Cold (1991) de Craig R. Baxley avec Brian Bosworth et Lance Henriksen






Mission of Justice (1992) de Steve Barnett avec Jeff Wincott et Brigitte Nielsen




Brothers…Cops. One enforce the law. The other breaks it - Martial Outlaw (1993) de Kurt Anderson avec Jeff Wincott






Extreme Justice (1993) de Mark L Lester avec Lou Diamond Phillips et Scott Glenn






Au-dessus de la loi (1993), titre original : Joshua Tree, de Vic Armstrong avec Dolph Lundgren






Il applique la loi ! -TC 2000 (1993) de T.J. Scott avec Billy Banks et Jalal Merhi





The first fully cybernetic law enforcement team created to obey…but will they ? -


T-Force (1994) de Richard Pepin avec Jack Scalia







When you come from the streets, there’s only one lawLaw of the Jungle aka Street Law (1995) de Damian Lee avec Jeff Wincott






When you can’t get justice, get even / Judge Jury Executionner The Expert (1995) de Rick Avery avec Jeff Speakman et James Brolin






Sworm to Justice (1996) de Paul Maslak avec Cynthia Rothrock






État d'urgence (1997), titre original : The Peacekeeper, de Frédéric Forestier avec Dolph Lundgren






Counter Measures (1998) de Fred Olen Ray avec Michael Dudikoff






Diplomatic Siege (1999) de Gustavo Graef Marino avec Peter Weller, Daryl Hannah et Tom Berenger





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LIVRE : Le cinéma des animaux de Camille Brunel


Les écrits sur les animaux au cinéma sont très rares (par exemple Les animaux du cinéma de Cartier et Gressard de 1994 mais centré uniquement sur les chiens) et pourtant « ils sont partout » comme l’affirme Camille Brunel, journaliste et critique de cinéma. Dans les jungles, les abattoirs, les océans, les fermes ou simplement comme compagnons. Son récent ouvrage publié chez UV Editions en 2018 a le mérite d’exister. Une multitude de documentaires (Grizzly Man, Océans)  mais aussi et fort heureusement d’œuvres de fiction, hollywoodiennes (Jurassic World, Hellboy 2) ou françaises (Petit paysan, Chouf) traitant de la question animale, de manière principale (L'odyssé de Pi, Roar, War Horse) ou accessoire (Je suis une légende) , consciente, engagée, militante ou pas, sont passés au crible. Le cinéma de Spielberg, de Jacques Perrin, de Hawks, Avatar, Zootopie, Blackfish, Noé ou The Revenant sont analysés à la lumière des théories animalistes, du spécisme, de la cruauté animale ou encore de l’anthropomorphisme. 

Toutefois – critique certes facile – certains films sont occultés. Le choix de l’auteur est bien évidemment délibéré et suit une certaine logique mais comment ne pas penser souvent à L’ours de Jean-Jacques Annaud et notamment aux films d’agression animale (Grizzly, Frogs) ou de vengeance de la nature qui méritent peut-être un ouvrage à part. On aurait aimé également avoir l'avis de Camille Brunel sur des films emblématiques basées sur des vraies histoires comme A Street Cat Name Bob (interprété par le vrai Bob le chat !) de Roger Spottiswoode ou encore Hatchi de Lasse Hallström. 

Passionnant et très fouillé à lire surtout les pages consacrés à la déconstruction du mythe de John Huston comme chasseur invertébré (big game hunter) avec The Misfits ou encore la relecture de Hatari de Howard Hawks comme film « brutalement décomplexé, odieusement spéciste ». Un ouvrage à lire (et avoir) par les cinéphiles mais aussi par les personnes intéressées et curieuses par la question animale.

Camille Brunel, Le cinéma des animaux, UV Editions, 2018, 253 p.

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