La représentation de l'environnement dans le cinéma d'épouvante

Les films d’horreur évoquant l’environnement sont plutôt fréquents, toute proportion gardée avec les films de science-fiction assez nombreux depuis les années 1950 (comme Tarantula de Jack Arnold, l’avant-gardiste et excellent Soylent Green de Richard Fleicher et plus récemment Avatar de James Cameron). Nous essayerons de démontrer dans ce billet comment via le cinéma de genre, on retrouve des messages bien intéressants liés à l’environnement. Car, les spectateurs parallèlement aux films engagés et notamment les documentaires (abondant en la matière comme Une vérité qui dérange (An Unconveniant Truth 2006) où le spectateur s’attend au message véhiculé par le film contrairement aux spectateurs des films concernés par ce billet. Précisons d'abord que : 1 - Le cinéma d’horreur est entendu dans ce billet comme étant un genre cinématographique dont le but est de provoquer une angoisse comme le précise Pierre Tchernia lorsqu’on « se trouve en présence de phénomènes qui tendent à susciter chez le spectateur certaines réactions psychiques dans le monde de la peur »[1] ; 2 - Les films d’horreur abordant la question sont principalement : les films de monstres, les films de zombies, les survivals et les films d’attaques animalières. Certaines des œuvres cinématographiques traitent la question à titre principal (connus en anglais sous le terme d’ « eco-terror movies ») alors que d’autres l’abordent indirectement ou à titre accessoire. Ces dernières connaissent un pic dans les années 1970 et 1980 notamment avec les films d’attaques animalières surfant sur le succès de Jaws de Steven Spielberg ; 3 - l’environnement est entendu au sens courant (en incluant la faune et la flore).

L’environnement comme cadre hostile 

Dans certaines œuvres cinématographiques, l’environnement est perçu comme un cadre hostile en soi. En ce sens, l’activité nuisible de l’homme à l’environnement est suggérée mais rarement évoquée explicitement comme nous le verrons par la suite. Les sous-genres du cinéma d’horreur les plus représentatifs sont sans doute les films d’agressions et d’attaques animalières ainsi que les survival. 

Les films d’attaques animalières, abondants depuis notamment le classique et précurseur The Birds du grand Hitchcock et plus tard Jaws mettent en scène des personnes devenant la proie d’animaux très violents et agressifs. Un des fils conducteurs dans la majorité de ces films – souvent suggéré –, c’est la revanche de la nature[2].
La jaquette DVD de Frogs (source : http://www.jackasscritics.com/movie.php?movie_key=617) 
La caractéristique de base est bien évidemment l’agressivité de l’animal qu’il soit doté d’une taille normale avec Frogs (1972) ou Grizzly (1976), ou démesurée selon les lois naturelles comme avec Solitaire (2007) ; Food of the Gods (1976) ou Night of the Lepus (1972). Les causes de cette agressivité sont soit naturelles, soit le produit de l’agissement de l’homme comme avec Piranhas (1978) de Joe Dante. Parfois, les causes restes inconnues pour le spectateur (l’exemple le plus classique reste sans doute The Birds. Finalement, tous les animaux sont concernés du plus sauvage (crocodile, tigre, serpent) au plus domestique comme le très affable chien Saint-Bernard Cujo (1983) de Lewis Teague ou encore les lapins géants de Les rongeurs de l’apocalypse.
 (source : https://savagehippie.wordpress.com/2013/07/11/the-food-of-the-gods-1976/)
  D’autres films, moins fréquents, mettent en scène une flore agressive[3]. En ce sens, on ne peut que penser au très célèbre Little Shop of Horrors (1960) du légendaire Roger Corman avec sa fameuse plante carnivore et parlante ou l’épisode The Lonesome death of Jordy Verrill du film à sketches Creephshow basé sur la bande dessinée de Stephen King où un berger abruti (campé par King lui-même) est littéralement envahi par l’herbe.

Dans Evil Dead (1980) de Sam Raimi, on atteint un paroxysme jamais vu sur grand écran lorsqu’une des victimes se fait violer par « la forêt ». Avec Frozen (2010) d’Adam Green, on assiste aux mésaventures de quatre jeunes en vacance de neige qui sont coincés dans un télésiège en pleine montagne. Dans ce film, l’hostilité provient du cadre lui-même mais également des animaux comme des loups assoiffés de sang (on pense à The Grey de Joe Carnahan, 2012).

Concernant le Survival, tout d’abord précisons qu’il s’agit selon Jean-Pierre Andrevon, de films mettant en scène : « un ou plusieurs personnages (…) souvent traqués par des individus identifiés ou non (…) film portant d’un élément sociétal important : les victimes sont d’aimables civilisés alors les tourmenteurs sont des bouseux de la pire espèce qui ne savent que tuer »[4]. On peut également ajouter que le cadre omniprésent est toujours la nature la plus profonde et abandonnée par l’homme dit « civilisé » (forêt, campagne, montagne, grotte). En résumé, le message de l’activité nuisible de l’homme est plutôt sous-entendu car l’homme dit « civilisé » par opposition aux habitants de ces contrées profondes (souvent représentés par des familles de dégénérés psychopathes souvent difformes et assoiffés de sang et souvent proche de l’état animal et primaire) ne va pas s’attaquer frontalement et nuire à l’environnement mais s’aventurer dans des milieux qui lui sont hostiles. La victime paient donc des méfaits de tous les hommes dits « civilisés » font de nuisible et ceci peut aller au-delà du cadre strictement cantonné à l’environnement (on pense aussi au classique The Texas Chainsaw Massacre (1974) et son allégorie à la guerre du Vietnam de Tobe Hooper qui mérite à lui seul un article). En d’autres termes, c’est le chemin inverse qui s’opère : l’être humain devient lui-même la proie et se voit confronté à sa vraie nature. Citons par exemple la série des Wrong Turn (2003, 2007, 2009, 2011, 2012, 2014) ou Just Before Dawn (1981).


(source : http://www.popcornpictures.co.uk/wrong-turn-3-left-for-dead-2009/)
Curieusement un des meilleurs et plus flippants survivals reste l’épisode 2 de la saison 4 de X Files : Home. Cet épisode suit l’enquête des agents du FBI, Mulder et Scully les menant jusqu’à un village où ils seront confrontés à une famille de dégénérés consanguins. Certes, cet épisode n’est pas un survival au sens classique et propre du terme mais mérite de figurer dans cet article. Le cadre spatial est tantôt illustré comme très sauvage et dangereux (dans une certaine mesure Deliverance (1972) de John Boorman ou The Descent (2005) de Neil Marshall dans sa première partie) alors que dans la majorité des survivals l’accent est davantage mis sur les tueurs. 

Les effets de l’utilisation néfaste de l’environnement par l’homme

Nous étudierons dans cette partie successivement la question de l’utilisation des produits toxiques (1), de la protection des animaux (2) ainsi que du réchauffement climatique (3). 
Précisons tout d’abord que concernant la représentation de l’effet nuisible de l’homme à l’environnement à l’écran, on peut déceler trois grandes phases : 
- Phase 1 : l’utilisation du nucléaire en soi (tous les films de SF des années 50-60 dont certains sont des grands classiques), film basé sur la peur du nucléaire (on est face souvent à des insectes géants, des monstres marins comme Godzilla, Tarantula! ou Them). 
- Phase 2 : les effets de l’utilisation des produits toxiques dont notamment les déchets radioactifs (Doomwatch, 1972 ou Prophecy, 1979). 
- Phase 3 : Les défis globaux. Plus récente mais rien n’empêche que des films l’abordent avant l’heure (Soylent Green). 

1 – L’utilisation des produits toxiques et dangereux 

L’effet des déchets radioactifs (sans parler de la peur du nucléaire, plutôt abondante en science-fiction) est sans aucun doute le plus représenté dans le cinéma d’horreur. 
Les déchets nucléaires sont souvent utilisés comme un facteur pouvant mener à la naissance de monstres ou à la transformation d’êtres humains en monstres la plupart du temps sanguinaires. La question traitée d’un film à l’autre varie mais toujours avec la même constante : les déchets résultant de produits dangereux mènent à une forme de monstruosité physique et psychologique (agressivité, violence,…). La représentation part du réalisme (plutôt rare) comme Doomwatch jusqu’au grotesque comme The Toxic Avenger (1984). Dans la série des Toxic, l’agressivité est uniquement dirigée contre les « méchants ». Ces derniers narrent les aventures d’un jeune « nerd » transformé en justicier super-héros monstrueux et difforme après être tombé dans des barils toxiques, obéit à un message ouvertement écolo fidèle à la Troma, la maison de production à la base de ces films (on pense aussi Class of Nuke 'Em High ou Poultrygeist: Night of the Chicken Dead). Commençons d'abord par évoquer le très bon et méconnu Doomwatch - basé sur une série diffusée sur BBC entre 1970 et 1972 - produit par la Tigon British Film Productions, une maison rivale de la Hammer et réalisé par un habitué de cette dernière, Peter Sasdy.
  (source : http://cineseance.blogspot.fr/2014/01/doomwatch-1972-vost.html)

L’histoire concerne un agent du gouvernement britannique envoyé sur une petite île anglaise (on pense à The Wicker Man, 1973) pour enquêter sur le niveau de pollution dans l’eau et qui fait face à l’hostilité de ses habitants. Petit à petit, il découvre que les poissons sont chimiquement contaminés à cause des déchets toxiques déversés par la marine anglaise dans la mer[6]. Force est de constater que la contamination est la résultante de la combinaison du déversement en question avec d’autres produits chimiques (hormones utilisées à des fins scientifiques) jetés par des sociétés privés pour des questions de coûts. Véhiculé par le poisson, la combinaison de ces produits cause des acromégalies[7]. Dans Doomwatch, l'horreur est surtout physique (on pense à Elephant Man de David Lynch, 1980) et les personnes contamines sont certes agressives mais la question est traité de manière très subtile et réaliste par le réalisateur. En ce sens, la scène finale est très révélatrice (attention SPOILER) : les habitants contaminés qui étaient cachés tout au long du film encerclent les deux protagonistes et on s’attend à un éclatement de violence de leur part via la mise en scène et c’est tout à fait l’inverse qui se produit puisqu’ils se mettent à pleurer (ils vivent leur condition comme une punition divine).
Les habitants atteints de malformation dans Doomwatch.
Réalisé par le pourtant talentueux John Frankenheimer et bien que médiocre, Prophecy recèle néanmoins des idées assez intéressantes concernant notamment l’utilisation de produits chimiques dangereux. Le pitch : « L’Agence de Protection Gouvernementale » engage un médecin afin d’enquêter sur un litige opposant une usine de pâtes à papier à des tribus indiennes. Ces derniers prétendent qu’une partie de la forêt leur appartient et érigent un barrage jugé illégal par la Cour suprême américain. Dès le début du film, on retrouve divers arguments juridiques : « La question selon la Cour Suprême relève de l’environnement et la protection des sites et non d’un litige foncier, le barrage étant illégal ». Le médecin, une fois sur place, et comme dans Doomwatch, se heurte entre autres à l’hostilité des indiens dont certains sont disparus ou atteints de malformations[8]. La raison de toutes ces péripéties proviennent de l’utilisation illégale et généralisée du mercure menant à l’émergence d’agents mutants dont le paroxysme est atteint avec un monstre cannibale, élément-clé à la fin du film. Bien que souvent boudé, certains voient en Prophecy un des meilleures films véhiculant des messages liés à l’écologie : « Prophecy is (…) often seen as one of the most important of the eco-horror films, as it is distinctly about environmental pollution and the monstrous results it can cause[9] ».

Dans l’ultra-bis Humanoid from the Deep (1980), on est face à des sortes d’algues vivantes tueuses, résultant de l’utilisation d’hormones de croissance destinées au saumon. Plus récemment, le found foutage The Bay (2012) de Barry Levinson est un des derniers films écologiques sorti sur les grands écrans. On suit l’enquête d’une journaliste sur une catastrophe ayant touché une ville balnéaire américaine due à des créatures aquatiques se nourrissant de chair humaine. La cause reste des plus classiques et trouve sa source en des stéroïdes déversés par des compagnies d’eaux. Ici c’est davantage la question de la pollution des eaux que l’utilisation des produits dangereux qui sert de fil conducteur ainsi que l’inaction des autorités face à la catastrophe. Certaines des scènes présentant une dimension horrifique se retrouvent dans la réalité[10]. Notons au passage que le film était à la base un vrai documentaire concernant la baie de de Chesapeake, considérée comme étant « la première ‘marine dead zone’ de l’Histoire »[11]. Selon réalisateur, la baie de Chesapeake est réellement dangereuse et il est interdit de se baigner à cause « des bactéries mangeuses de chair »[12]. Les survival comme nous l’avons vu plus haut mettent souvent en contraste des citadins face à des êtres monstrueux. L’élément purement fantastique manque souvent à l’appel. Par contre parmi les rares exceptions, on retrouve l’excellent remake de The Hills Have Eyes (2006) d’Alexandre Aja et sa mauvaise suite sorti en 2007. Le film narre l’histoire d’une famille américaine se retrouvant perdue au fin fond du désert américain et qui est la proie d’une famille de dégénérés. Ces derniers ne sont rien d’autres que des habitants se trouvant dans une zone sujette à des essais nucléaires les ayant transformés en de monstres mutants radioactifs. Donc, la question intéressant les réalisateurs est sans doute les effets de l’utilisation des produits toxiques et son occultation par les instances officielles qui la tiennent toujours au secret (d’où l’illégalité de leur utilisation en soi). Le bien bisseux C.H.U.D. montre cette combinaison de par son titre. Alors que CHUD équivaut au début du film à Cannibalistic Humanoid Underground Dweller, il s’avère finalement qu’il s’agit de Contamination Hazard Urban Disposal (c’est le nom de l’opération orchestrée par les instances officielles). 

Notons finalement que la plupart des films d’horreur traitant des effets des produits dangereux se rapportent souvent à la question des pollutions de l’eau. De plus, la contamination est souvent véhiculée par le poisson qu’on mange, constante qui relève de certaines des plus anciennes légendes urbaines relatives aux peurs alimentaires et dont le poisson est une véritable composante. La pollution des terres est moins évoquée. A cet égard, nous pensons à deux films sortis en 1977 : Kingdom of the Spiders où des mygales dans l’Arizona attaquent le bétail car leur nourriture a été polluée par des insecticides et Empire of the Ants

2 – La protection des animaux 

Dans les films d’attaques animales, des messages relatifs à la protection des espèces sont souvent traités mais de façon plutôt indirecte. Néanmoins d’autres œuvres vont s’attaquer plus frontalement à la question. 

L’excellente série B Alliagtor (1980) de Lewis Teague suit les péripéties causées par un alligator géant semant la psychose dans les égouts de Chicago. Son agressivité est due à des produits utilisés sur des expériences illégales réalisées sur des animaux kidnappés et dont le produit est déversé dans les égouts où se trouve un alligator. Ici, le cinéaste combine la plus célèbre légende urbaine des alligators jetés dans les égouts[13] avec la question des expériences illégales faites sur des animaux domestiques. L’incroyable alligator est tout simplement un des meilleurs films dénonçant les expériences faites sur des animaux.
 La génialissime et subtilement ironique scène où l'alligator détruit un mariage dans Alligator
Le très bon et original film de loups-garous (sans en être un !), Wolfen (1981) met en scène des assassinats inexpliqués à San Francisco où il s’avère que les auteurs sont des loups qui jadis vivaient en paix avec les indiens sur le même territoire mais qui ont été exterminés en même temps que ces derniers. Ils reviennent et attaquent les humains dans le but de protéger leur territoire en train de disparaître à cause d’un complexe immobilier en construction[14]. Dans The Pack (1977) c’est la question de l’abandon des animaux domestiques qui est évoquée lorsque des touristes sont terrorisés par des animaux familiers dangereux abandonnés par leurs maîtres sur une île. Dans une certaine mesure, on peut penser aussi au survival bisseux Hunter’s blood (1986) où les victimes des psychopathes sont des chasseurs d’animaux.
 La jaquette VHS anglaise du méconnu Hunter's Blood, inédit en DVD (source http://severed-cinema.com/h-reviews/hunters-blood-palace-vhs)

3 – Le changement climatique

Sans entrer dans les détails, signalons que le réchauffement climatique et de manière plus large les défis globaux sont des éléments moteurs et centraux dans certains films de nos jours. Par exemple la fonte des glaces a pour effet de libérer un monstre préhistorique dans Dinoshark (2010) ou encore et de manière plus large encore d’être la cause de la fin du monde dans The Colony (2013). La préservation de la forêt tropicale est un élément central dans The Green Inferno (2013) d’Eli Roth. Dans Day of the Animals (1977) réalisé par un abonné aux films écologiques William Girdler, nous assistons à une révolte animale causée par la destruction de la la couche d’ozone. Le film débute par cette accroche assez révélatrice: « This motion pictures dramatizes what COULD happen in the near future IF we continue to do nothing to stop this damage to Natures protective shield for life on this planet ». Des éléments certes grossis mais véridiques servent ainsi de leitmotiv dans ces films. Finissons avec la comédie d’horreur Earth Day (2009). Rien qu’avec l’affiche du film, on peut déceler plusieurs thématiques environnementales tels le réchauffement climatique, la fonte des glaces ou les espèce en voie de disparition avec la phrase d'accroche « Forget the Whale, don’t worry about the trees, just save yourself » et la phrase « take off your shirt for global warning » inscrite sur la pancarte.

 
(source : http://hayeshudsonshouseofhorror.blogspot.fr/2010/04/dvd-review-earth-day-2009.html)
Nous constatons que dans la plupart de ces films, la dimension est surnaturelle mais pourtant se base sur des éléments scientifiques avérés (The Bay ou Days of the Animals). En d’autres termes : les causes menant au dérèglement (souvent fantastique) ne sont en aucun cas fantastiques. C’est l’interaction du comportement humain avec des phénomènes dits naturels (fonte des glaces) ou des produits dangereux (déchets radioactifs) qui mènent à ce désastre (monstre, mutants radioactifs, poisson carnivore). Avec la gravité du changement climatique, nous ne sommes pas malheureusement pas loin...

En conclusion, la majorité des films mettent souvent en scène un message en faveur de l’environnement. Il est néanmoins intéressant de relever que le film d’horreur français Le pharmacien de garde (2002) part dans une certaine mesure à contre-courant, puisqu’un « écologiste » campé par Guillaume Depardieu se transforme en tueur en série et assassine des personnes liées au non-respect de la planète. Ici, il n’est plus question de mutant ou monstre difforme mais d’un monstre ayant l’apparence de ce qu’il y a de plus humain. 

Signalons finalement que la détérioration de l’environnement et ses conséquences monstrueuses est souvent le fruit de l’activité humaine et surtout la cupidité de l’homme : utilisation du mercure car le produit n’est pas cher dans Prophecy ; jet des produits toxiques dans la mer par une société privée car moins coûteux dans Doomwatch, kidnapping d’animaux domestiques à des fins scientifiques dans Le grand alligator. Avec le film d’horreur italien signé par le très grand Mario Bava La baie sanglante ou Reazione a catena, cette question est sous-jacente et sert comme base à l’intrigue du film : des personnes sont assassinées mystérieusement les uns après les autres. Il s’avère que tout le monde s’entretue pour prendre possession d’une baie pour construire dessus des complexes et gagner de l’argent alors que la propriétaire voulait garder la baie en l’état naturel. Le titre italien alternatif est assez révélateur : Ecologia deldelitto ou Ecology of Crime aux USA. 

Michel Tabbal 


[1] Pierre TCHERNIA, 80 succès du cinéma fantastique, Casterman, 1993. 
[2] Bien évidemment, rien n’empêche d’avoir un film mettant en scène des attaques animalières sans pourtant contenir, directement ou même indirectement, des questions liées à l’environnement. On pense par exemple à Church, le fameux chat dans Pet Sematary (1989) de Mary Lambert ou à Zoltan, le chien du compte dans Dracula’s Dog (1978) d’Albert Band. 
[3] Contrairement aux survival dont la flore au sens large est désignée, ici c’est un végétal bien précis et particulier. 
[4] Jean-Pierre ANDREVON, 100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction, Rouge Profond, 2013. 
[5] Cinéma d’exploitation australien. 
[6] L’évacuation en mer a été un moyen très courant de gestion de tous types de déchets et notamment les déchets radioactifs. Doomwatch coïncide avec la période où des contestations se sont élevées (notamment par Greenpeace) contre ces pratiques interdites depuis par la Convention de Londres de 1972. 
[7] Trouble hormonal malheureusement réel. 
[8] Il est également attaqué par un raton laveur très violent et il aperçoit un saumon dans le lac d’une taille gigantesque. 
[9] Lee GAMBLIN, Massacred by Mother Nature, Midnight Marquee Press, 2012, p. 39. 
[10] Le parasite qui s’attaque aux poissons et lui dévorent la langue en lui prenant sa place est connu sous le nom de Cymothoa Exigua et ne constitue en aucun une légende. 
[11] Laurent DUROCHE, A l’intérieur (Critique du film The Bay), Mad Movies, n° 264, juin 2013. 
[12] Entretien réalisé avec le réalisateur Barry Levinson sur le blog Cineblogywood, 18 juin 2013. Pour plus d’informations, voir l’intégralité de l’entretien à l’adresse suivante : http://blogywoodland.blogspot.fr/2013/06/interview-barry-levinson-jai-aborde-bay.html
[13] Véronique CAMPION-VINCENT, et , Jean-Bruno RENARD, Légendes urbaines, Rumeurs d’aujourd’hui, Petite Bibliothèque Payot, 2002, p. 21. 
[14] Souvent la question est vue sous l’angle des indiens comme avec Prophecy.

1 commentaire :

  1. Tous les films intéressants que je regarde ici https://fullfilmstream.net/ J'ai vraiment aimé le site, je vous conseille donc de le lire aussi

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