Les faits divers occupent une place de taille dans cinéma français. Il suffit de se référer aux filmographies de Claude Chabrol, Yves Boisset, François Truffaut ou encore à d’André Techiné (La fille du RER, L’homme qu’on aimait trop) et Vincent Garenq (L’enquête, Présumé coupable) pour en avoir le cœur net. Après ça reste dans la logique des choses vu la passion que portent les français aux faits divers.
Le stakhanoviste journaliste de cinéma Philippe Lombard (auteurs de livres axés pop culture, entre autres, sur Michel Audiard, Lino Ventura, Les bronzés, Louis de Funès, Tarantino, Star Wars ou Goscinny) revient, avec l’un de ses derniers livres parus aux éditions La Tango en 2021, sur plusieurs œuvres de fiction – hors documentaire – basés sur des faits réels bien français (sauf pour Le Vampire du Düsseldorf de Robert Hossein) qui se sont déroulés lors du XXe siècle (excepté l’histoire de Joseph Vacher avec Le juge et l’assassin qui au lieu au XIXe siècle).
L’ouvrage, enrichi de très belles photos et affiches en couleurs, s’attarde sur ces films phares à travers les criminels (Jean-Claude Romand, Violette Nozière, les sœurs Papin…), truands (Pierrot Le Fou, Mesrine…) et autres tristement célèbres tueurs en série qui ont défrayé la chronique (Petiot, Landru, Guy George…) sans oublier les affaires criminelles qui ont fait la une des journaux (Omar Raddad, l’assassinat des juges Michel et Raynaud, l’affaire du pullover rouge).
Philipe Lombard consacre également des développements sur les cinéastes emblématiques qui se sont intéressés sur la question (Gérard Oury, Yves Boisset, Jean-Pierre Mocky et François Truffaut) et aborde brièvement la sortie de certains films dits « compliqués » comme le chef d’œuvre L. 627 ou encore Féroce Grâce à Dieu). Ne vous attendez pas à une étude très fouillé et analytique (parfois on peut rester sur notre faim) mais une belle entrée – certes subjective – en la matière qui vous donnera envie de (re)découvrir ces films. En somme un très bel objet qui mérite une suite.
Ça s’est tourné près de chez vous ! – Une histoire des faits divers dans le cinéma de Philippe Lombard, La Tengo, 2021
Michel Tabbal
LIVRE : Une histoire des faits divers dans le cinéma de Philippe Lombard
LIVRE : Nicolas Cage – Envers et contre tout de Lelo Jimmy Batista
Un livre sur Nic Cage ? On prend direct surtout que – terrible injustice, faut le dire – peu d’ouvrages sont consacrés à ce grand monsieur du septième art surtout en France (on pense à Nicolas Cage, la folie au tournant mais il s’agit plutôt d’un beau livre). Nicolas Cage envers et contre tous, publié dans la très sympathique collection Capprici Stories consacrée aux actrices et acteurs, est un ouvrage dont la lecture rapide est tout aussi agréable. Malgré un nombre réduit de pages (ligne éditoriale oblige), Lelo Jimmy Batista (déjà auteur très bon Robert Mitchum, l’homme qui n’était pas là, publié dans la même collection) dresse le portrait de Nicolas Cage dès son plus jeune, en revenant sur ses rapports tumultueux avec son père et son oncle Francis Ford Coppola. Ses débuts dans le cinéma dans Rusty James ou encore son amour pour les animaux sont évoqués (d’ailleurs les chapitres ont pour titre des noms d’animaux). Les rencontres avec Patrica Arquette, Crispin Glover, David Lynch, Johnny Depp et Laura Dern sont agrémentées de délicieuses anecdotes des plus au moins connues : le (vrai) cafard avalé dans Embrasse-moi, vampire ou ses dépenses légendaires, le lien qu’entretient Nic avec les animaux (un grand monsieur on vous dit) les baleines et les chats ou son rêve d’incarner une fleur au cinéma (si si). Ces histoires font tout le charme de cette légende vivante du cinéma qui a eu une influence majeure sur la culture populaire au sens large. Bien évidemment, on espère vivement une (ou plusieurs) biographie (on recommande en anglais Age of Cage: Four Decades of Hollywood Through One Singular Career de Keith Phipps) plus conséquente et fouillée (car des choses à dire, il y en a) sur Nic Cage, mais, en attendant, le livre de Lelo Jimmy Batista fera l’affaire.
Nicolas Cage – Envers et contre tout, Lelo Jimmy Batista, Capprici, 2021
Michel Tabbal
Stallone : en faveur de la protection des droits de l'homme pour lutter contre le terrorisme ? Retour sur Nighthawks (Les faucons de la nuit) de Bruce Malmuth
[1] Patrick BRION, Encyclopédie du film policier & thriller, USA 1961-2018, éditions Télémaque,2019, p. 337.
Filmographie droits de l’homme - Droits économiques sociaux et culturels - Spécial cinéma italien
Pauvreté et exclusion, droit à un niveau de vie suffisant
- Le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette) de Vittorio De Sica avec Lamberto Maggiorani, 1948
- Le manteau (Il cappotto) de Alberto Lattuada avec Renato Rascel, 1952
- Le pigeon (I soliti ignoti) de Mario Monicelli avec Vittorio Gassman Renato Salvatori Claudia Cardinale, 1958
- Une vie difficile (Una vita difficile) de Dino Risi avec Alberto Sordi, 1961
- L’argent de la vieille (Lo scopone scientifico) de Luigi Comencini avec Alberto Sordi et Silvana Mangano, 1972
- Accatone de Pier Paolo Pasolini avec Franco Citti, 1961
Droit de propriété
- La baie sanglante (Ecologia del delitto) de Mario Bava avec Claudine Auger, 1971
- La propriété, c’est plus le vol (La proprietà non è più un furto) de Elio Petri avec Ugo Tognazzi,1973
Droit à l'éducation
- Le professeur (La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini avec Alain Delon et Giancarlo Giannini, 1972
- La prof et les cancres (L’insegnante va in collegio) de Mariano Laurenti avec Edwige Fenech et Alvaro Vitali, 1978
- Chiedo asilo (Pipicacadodo) de Marco Ferreri avec Roberto Benigni, 1979
Droit au logement
- Toto cherche un appartement (Totò cerca casa) de Mario Monicelli et Steno avec Toto, 1949
Droit au logement – bidonvilles
- Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi e cattivi) de Ettore Scola avec Nino Manfredi, 1976
Droit au logement – expulsions locatives
- Qui a tué le chat ? (Il gatto) de Luigi Comencini avec Ugo Tognazzi et Mariangela Melato, 1977
Droits des travailleurs – conditions au travail
- La terre tremble (La terra trema: Episodio del mare) de Luchino Visconti avec Antonio Arcidiacono 1948
- Riz amer (Riso amaro) de Giuseppe De Santis avec Silvana Mangano et Vittorio Gassman, 1949
Droits des travailleurs - droit syndical et droit de grève
- Les camarades (I compagni) de Mario Monicelli avec Marcello Mastroianni et Renato Salvatori, 1963
- La califfa de Alberto Bevilacqua avec Romy Schneider et Ugo Tognazzi, 1970
- La classe ouvrière va au paradis (La classe operaia va in paradiso), de Elio Pietri avec Gian Maria Volontè, 1971
- Moi, la femme (Noi donne siamo fatte così) - segment Palmira (segment "Cuore di padrone") de Dino Risi avec Monica Vitti, 1971
Droit à la santé – conditions dans les hôpitaux psychiatriques
Vertiges (Per le antiche scale) de Mauro Bolognini avec Marcello Mastroianni et Françoise Fabian, 1975
Traite et exploitation des êtres humains – Travail forcé
- La traite des blanches (La tratta delle bianche) de Luigi Comencini avec Vittorio Gassman, 1952
- La lame infernale (La polizia chiede aiuto) de Massimo Dallamano avec Giovanna Ralli et Mario Adorf, 1974
Droits des personnes âgées
- El cochecito (La petite voiture) de Marco Ferreri avec José Isbert, 1960
- Le déjeuner du 15 août (Pranzo di ferragosto) de et avec Gianni Di Gregorio, 2008
Précarité et vieillesse
- Umberto D de Vittorio De Sica avec Carlo Battisti, 1952
Vie culturelle
- La dolce vita, de Frederico Fellini avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg, 1960
- La Grande Bellezza, de Paolo Sorrentino avec Toni Servillo et Carlo Verdone, 2013
Quand le droit s'affiche - spécial cinéma d'action années 90
Voici une sélection des meilleurs affiches de films des années 90 où le "droit", la "justice" ou autres étaient monnaies courantes. Spécial cinéma bis bien sûr !
The Power of Justice is in theirs hands – Martial Law (1990) de Steve Cohen avec Chad McQueen, Cynthia Rothrock et David Carradine
Outside the Law (1990), titre français : Le corps du délit, de Boaz Davidson avec David Bradley
A killer hides behind the safety of a political shield, but no government can save him…because above the law there is justice – Diplomatic Immunity (1991) de Peter Maris avec Billy Drago
Out for Justice (1991), titre français : Justice sauvage de John Flynn avec Steven Seagal
A cop who enforces his own brand justice – Stone Cold (1991) de Craig R. Baxley avec Brian Bosworth et Lance Henriksen
Mission of Justice (1992) de Steve Barnett avec Jeff Wincott et Brigitte Nielsen
Brothers…Cops. One enforce the law. The other breaks it - Martial Outlaw (1993) de Kurt Anderson avec Jeff Wincott
Extreme Justice (1993) de Mark L Lester avec Lou Diamond Phillips et Scott Glenn
Au-dessus de la loi (1993), titre original : Joshua Tree, de Vic Armstrong avec Dolph Lundgren
Il applique la loi ! -TC 2000 (1993) de T.J. Scott avec Billy Banks et Jalal Merhi
The first fully cybernetic law enforcement team created to obey…but will they ? -
T-Force (1994) de Richard Pepin avec Jack Scalia
When you come from the streets, there’s only one law – Law of the Jungle aka Street Law (1995) de Damian Lee avec Jeff Wincott
When you can’t get justice, get even / Judge Jury Executionner – The Expert (1995) de Rick Avery avec Jeff Speakman et James Brolin
Sworm to Justice (1996) de Paul Maslak avec Cynthia Rothrock
État d'urgence (1997), titre original : The Peacekeeper, de Frédéric Forestier avec Dolph Lundgren
Counter Measures (1998) de Fred Olen Ray avec Michael Dudikoff
Diplomatic Siege (1999) de Gustavo Graef Marino avec Peter Weller, Daryl Hannah et Tom Berenger
LIVRE : Le cinéma des animaux de Camille Brunel
Les écrits sur les animaux au cinéma sont très rares (par exemple Les animaux du cinéma de Cartier et Gressard de 1994 mais centré uniquement sur les chiens) et pourtant « ils sont partout » comme l’affirme Camille Brunel, journaliste et critique de cinéma. Dans les jungles, les abattoirs, les océans, les fermes ou simplement comme compagnons. Son récent ouvrage publié chez UV Editions en 2018 a le mérite d’exister. Une multitude de documentaires (Grizzly Man, Océans) mais aussi et fort heureusement d’œuvres de fiction, hollywoodiennes (Jurassic World, Hellboy 2) ou françaises (Petit paysan, Chouf) traitant de la question animale, de manière principale (L'odyssé de Pi, Roar, War Horse) ou accessoire (Je suis une légende) , consciente, engagée, militante ou pas, sont passés au crible. Le cinéma de Spielberg, de Jacques Perrin, de Hawks, Avatar, Zootopie, Blackfish, Noé ou The Revenant sont analysés à la lumière des théories animalistes, du spécisme, de la cruauté animale ou encore de l’anthropomorphisme.
Parution de la revue Sofilm Hors-série #3 spécial Guerre et cinéma
Le dernier numéro Hors-série de So Film vient de paraître et est consacré à la thématique guerre et cinéma. L’occasion de revenir sur une multitude de films, entretiens, analyses, avec le conflit armé comme thématique centrale. Passionnant et très intéressant.